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EXPOSITION DU 13 AVRIL AU 3 JUIN 2017
SALLE D’EXPOSITION DE LA BIBLIOTHÈQUE MÉRIADECK

85 Cours du Maréchal Juin, 33000 Bordeaux
Du mardi au samedi, 13h-19h
Entrée libre et gratuite

LES FRISSONS DE LA HAMMER

L’art de l’affiche dans le cinéma fantastique britannique, 1955-1976

Une exposition d’affiches, photos et documents originaux consacrée au célèbre studio britannique HAMMER spécialisé dans le cinéma fantastique gothique dans le cadre du cycle mensuel de projections cinématographiques Lune Noire.

Un projet de l’association Monoquini avec le soutien du Cinéma Utopia en partenariat avec Akileos, la Bibliothèque de Bordeaux, Junkpage, Mollat / Station Ausone, Radio Nova Bordeaux, Elephant Films, la Maison du vin de Blaye et avec le concours de l’Institut Lumière (Lyon), la Cinémathèque de Toulouse, Tanzi, affichecine.com et de quelques collectionneurs éclairés préférant garder l’anonymat.

L’EXPOSITION

Au cours des années 50 et 60, le studio de production britannique Hammer sublime dans un Technicolor flamboyant les figures iconiques de Dracula, Frankenstein, de la momie ou du loup-garou. Une des spécificités publicitaires de ces films fantastiques qui renouvellent le genre est la création de larges panneaux peints et d’affiches prometteuses de sensations fortes et insolites, brisant les tabous de la sexualité et de la violence à l’époque de leur apparition au fronton des salles de cinéma. En France notamment, des affichistes comme Guy Gérard Noël, Boris Grinsson ou Jean Mascii déploient un imaginaire pictural inédit et saisissant, assumant une érotisation de l’horreur dont l’esthétique marquera profondément la culture populaire jusqu’à nos jours.

La présente exposition est motivée par la publication aux éditions Akileos (Talence) de L’art de la Hammer sous la direction de l’historien Marcus Hearn et de la réédition augmentée de son précédent ouvrage, Dans l’antre de la Hammer. Une riche sélection d’affiches originales, peintes pour la plupart, de photos et de documents rares en provenance de collections privées et d’institutions spécialisées (Cinémathèque de Toulouse, Institut Lumière) porte un éclairage sur la légendaire firme spécialisée dans le film fantastique gothique, féconde également dans le domaine du film d’aventure et du thriller psychologique. Ce parcours iconographique s’accompagne d’un riche programme de conférences, rencontres et projections.

PROGRAMMATION AUTOUR DE L’EXPOSITION

— jeudi 13 avril à 18h : 
vernissage de l’exposition Les Frissons de la Hammer à la Bibliothèque Mériadeck. Entrée libre.

— jeudi 20 avril à 17h30 : 
visite guidée et commentée par Bertrand Grimault et Julien Rousset, commissaires de l’exposition. Entrée libre.

— jeudi 20 avril à 18h30 : 
projection de La Comtesse Dracula (Countess Dracula, GB, 1971, couleur, 1h30, VOSTF) de Peter Sasdy à la Bibliothèque Mériadeck. Entrée libre.
— Une adaptation de la légende de la Comtesse Bathory qui, dans la Hongrie du XVIIIe siècle, aurait assassiné des centaines de jeunes filles vierges afin de se baigner dans leur sang et conserver ainsi sa jeunesse éternelle.

— mercredi 26 avril à 20h45 : 
séance Lune Noire au Cinéma Utopia en présence de Marcus Hearn, historien de la Hammer. Projection de Paranoïaque (Paranoiac, GB, 1963, n&b, 80 min., 1h20, VOSTF) de Freddie Francis. Tarifs Utopia.
— Film peu connu dans le répertoire de la Hammer, Paranoïaque est un thriller psychologique aux accents gothiques, avec un jeune Oliver Reed époustouflant dans le rôle d’un psychopathe qui tente de rendre sa sœur folle pour la déposséder d’un héritage.

— jeudi 27 avril à 18h : 
visite commentée de l’exposition par Marcus Hearn suivie d’une rencontre-signature de ses deux ouvrages parus chez Akileos, L’art de la Hammer et L’antre de la Hammer. Entrée libre.

— mercredi 3 mai à 18h30 : 
projection de Les Sévices de Dracula (Twins of Evil, GB, 1971, couleur, 1h23, VOSTF) de John Hough à la Bibliothèque Mériadeck, en présence de Nicolas Stanzick
— Le comte Karnstein, noble cruel et immoral, fait régner la terreur dans une petite ville d’Europe Centrale. Avide de sensations nouvelles, il accepte la malédiction que lui transmet une femme vampire. Face à lui, se dresse une confrérie de dévots prêts à tout pour vaincre le Mal.

— jeudi 4 mai à 18h : 
conférence de Nicolas Stanzick, « Et les Français découvrirent Frankenstein, Dracula & co » à la Station Ausone en partenariat avec la librairie Mollat, suivie d’une rencontre-signature autour de Midi-Minuit Fantastique Vol.2, paru chez Rouge Profond. Entrée libre.

 

 

À PROPOS DE LA HAMMER

Laissons un jeune spécialiste français, Nicolas Stanzick, auteur d’un ouvrage de référence (Dans les griffes de la Hammer, Éditions Le Bord de l’Eau, 2010), présenter la maison Hammer :

De mystérieux châteaux perdus dans la brume, d’étranges laboratoires où prolifèrent les appareillages scientifiques les plus énigmatiques, des monstres au comportement débridé et de pulpeuses jeunes femmes, proies lascives ou terribles prédatrices… Au sein du studio culte du cinéma fantastique, la Hammer, la production d’un film commençait toujours par la confection d’une affiche. Un titre accrocheur, un graphisme hyperbolique, osé et séduisant, une manière d’isoler et de sublimer en une seule fulgurance, immobile, tous les fantasmes de ces mythiques sixties écartelées entre le comportement induit d’une morale corsetée et le besoin de briser les vieux tabous… Il n’en fallait pas plus pour qu’aux États-Unis, la compagnie Universal, la Warner ou la Fox ne commandent à cette petite maison de production londonienne un de ses films d’épouvante qui affolaient le box-office. Le scénario venait ensuite. Contre toute attente, c’est ainsi que sont nés de véritables classiques du septième art.
Fondé en 1935, le studio a acquis sa célébrité grâce à un prolifique cycle gothique initié en 1957. À l’origine de cette success story de deux décennies, une astucieuse idée commerciale : réutiliser Dracula, Frankenstein, le loup-garou ou la momie, soit les figures essentielles du bestiaire fantastique hollywoodien des années 1930, tout en renouant avec l’esprit du roman noir anglais incarné par Bram Stoker, Mary Shelley, Robert Louis Stevenson et Arthur Conan Doyle. À l’arrivée, c’est une véritable réussite artistique. Ces films, le plus souvent signés Terence Fisher et interprétés par les « stars maison » Peter Cushing et Christopher Lee, sont d’une radicale nouveauté. L’horreur cinématographique est désormais synonyme de technicolor flamboyant. Le sang coule voluptueusement à l’écran, l’érotisme se déploie en toute conscience et les mythes se modernisent pour porter une charge virulente contre les valeurs conservatrices du moment. Pour le genre, la Hammer incarne un nouvel « âge d’or ». Le studio fait de nombreux émules et donne ses lettres de noblesse à la série B européenne.

LES RENCONTRES

— MARCUS HEARN
Présentation de la séance de Lune Noire du mercredi 26 avril 2017
Rencontre-signature le jeudi 27 avril et visite commentée de l’exposition

Après avoir commencé sa carrière chez Marvel Comics en 1993, Marcus Hearn a écrit pour The Times, The Guardian et The Independent. Ses nombreux ouvrages incluent les biographies officielles de cinéastes tels que George Lucas et Gerry Anderson, Chapeau Melon et Bottes de Cuir : L’album souvenir d’un classique de la télévision, ainsi que Les Beatles : La Dernière tournée. Il est aussi chercheur associé au Centre de Recherches Historiques sur la Télévision et le Cinéma à Leicester de Montfort, ainsi que l’historien officiel des Studios Hammer. Il a écrit et réalisé une série de documentaires sur la perception de la série Doctor Who Tomorrow’s Times, et est l’éditeur du « mook » ou « bookazine » The Essential Doctor Who. Chez Akileos, il est l’auteur de L’Antre de la Hammer et d’un art-book sur les 50 ans de la série culte Doctor Who : les archives, sans oublier la formidable compilation d’affiches réunies sour le titre L’art de la Hammer.

— NICOLAS STANZICK
Conférence : « Et les français découvrirent Frankenstein, Dracula & co  » + Rencontre-signature autour de Midi-Minuit Fantastique Jeudi 4 mai 2017 – 18h – Station Ausone

Dracula et Frankenstein… Deux noms qui résonnent comme la promesse d’intenses aventures macabres et horrifiques depuis les origines du cinéma. Ces grands mythes fantastiques n’ont cependant pas toujours joui en France de la célébrité qui est désormais la leur. Loin de là… Se souvient-on par exemple qu’il fallût l’arrivée sur nos écrans des productions anglaises de la Hammer à la fin des années 50 pour que les livres de Bram Stoker et de Mary Shelley aient enfin droit à des traductions dignes de ce nom ? Sait-on qu’avant le célèbre Cauchemar de Dracula, pour une immense majorité de français, le nom du Comte était inconnu et le vampirisme une notion très floue ? Se souvient-on des croisades journalistiques lancées contre ces films et, à travers eux, contre tout un genre ? Et comment comprendre ces jeunes cinéphiles qui se saisirent de ces personnages comme de jubilatoires antihéros menant tout droit à Mai 68 et à la libération sexuelle ? Retour sur cette difficile conquête en territoire cartésien des grands monstres de l’imaginaire gothique.

Cette conférence sera précédée le mercredi 3 mai à 18h30 de la présentation des Sévices de Dracula de John Hough (1971), projeté dans l’auditorium Jean-Jacques Bel, à la Bibliothèque Mériadeck.

À PROPOS D’AKILEOS, ÉDITEUR PARTENAIRE DE L’EXPOSITION

Les éditions Akileos ont été créées à la fin de l’année 2002 par deux inconscients : Emmanuel Bouteille et Richard Saint Martin. Ils s’étaient connus quelques années auparavant lors d’un stage chez… un éditeur BD, puis ils avaient travaillé ensemble en librairie durant quelques années. En créant leur propre maison d’édition, leur ambition était de dénicher de nouveaux talents et de gagner beaucoup d’argent. Ce deuxième point s’étant rapidement révélé être un doux rêve, ils ont malgré tout décidé de s’accrocher et se sont consacrés corps et âme au premier objectif. Inconscientes du danger, Sandrine Chatelier et Diane Lecerf les ont ensuite rejoint pour apporter leurs compétences respectives (communication, graphisme) au développement de la maison.

BD (Block 109, Courtney Crumrin, Herakles, Clues, Apocalypse sur Carson City etc.), art-books, beaux livres cinéma (L’Art du Géant de fer, L’Art de Drew Struzan, BFI : Les classiques du cinéma etc.) : les éditions Akileos s’intéressent à l’association de l’image et du texte sous toutes ses formes. Année après année, la maison désormais installée en région bordelaise construit un catalogue riche et diversifié, célébrant la créativité d’artistes débutants ou confirmés venus du monde entier que la maison est fière de représenter. Travaillant avec des auteurs BD, des spécialistes de l’animation ou encore des concepts-artists (L’Art de Peter de Sève) Akileos encourage la perméabilité entre les arts et a remporté en 2013 le prix spécial du jury d’Angoulême pour le roman graphique Le Nao de Brown de Glyn Dillon, actuellement cocostumier des nouveaux films Star Wars. La bande dessinée Pear Cider and cigarettes, publiée en 2016, vient également d’être nommée aux oscars dans sa version court-métrage.