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Lune Noire, LA NUIT DES DIABLES (La Notte dei Diavoli) de Giorgio Ferroni
Lune Noire, LA NUIT DES DIABLES (La Notte dei Diavoli) de Giorgio Ferroni
MARDI 15 MAI 2018 — 20H45 — CINÉMA UTOPIA

5 Place Camille Jullian, Bordeaux
Tarif : 6,50 euros ou ticket d’abonnement Utopia

LA NUIT DES DIABLES

La Notte dei Diavoli
Giorgio Ferroni
Italie – Espagne / 1972 / Couleur / 1h35 / VOSTF

Avec Gianni Garko, Agostina Belli, Maria Monti

Version restaurée

Retrouvé errant dans un bois lugubre à la frontière italo-yougoslave, Nicola est admis dans une clinique. Il tente alors de recoller les morceaux de sa mémoire amnésique : tout commençe par un accident de voiture, une famille retirée du monde qui l’accueille et sur qui semble peser une malédiction tandis que la nuit, d’étranges créatures errent dans la forêt. Sdenka, la jeune femme qui se presse à son chevet, plonge alors Nicola dans un véritable malaise hystérique…

Déjà filmée en 1963 par Mario Bava dans un des trois sketches des 3 VISAGES DE LA PEUR avec Boris Karloff, LA NUIT DES DIABLES est l’adaptation d’une nouvelle du prolifique auteur russe Alexeï Tolstoï (parent de Léon et auteur du texte fondateur de la SF russe AELITA) intitulée « La Famille du Vourdalak ». Mais contrairement à l’expressionisme coloré de Bava, Giorgio Ferroni fait de son film une élégie automnale à la photographie livide. Calée sur le rythme d’un cauchemar, la narration est corrompue par des effusions sanglantes et érotiques. Dans LA NUIT DES DIABLES, le crucifix ne protège plus des démons et ne peut plus rien pour le salut des âmes. Le film semble en fait sonner la fin de l’âge d’or de l’horreur gothique, un genre qui secoua l’Italie (LE MASQUE DU DEMON de Bava), l’Angleterre (LE CAUCHEMAR DE DRACULA de Fisher) et les Etats-Unis (LA CHUTE DE LA MAISON USHER de Corman) dans les années 60. Mais c’est aussi le chant du cygne d’un vieux routard du cinéma populaire italien. Laissé au bord de la route lors de la réhabilitation récente du cinéma dit « bis », le solide Giorgio Ferroni fut pourtant à l’aise dans tous les genres, signant péplums, films de guerre et d’espionnage ou l’un des premiers westerns italiens (LE DOLLAR TROUÉ). Douze ans après LE MOULIN DES SUPPLICES, chef-d’œuvre où un savant fou saigne ses victimes pour mieux les pétrifier en statues, il revient au gothique pour en refermer le tombeau. Geste qu’il harmonise avec l’horreur plus frontale, graphique et anxieuse (LA NUIT DES MORTS VIVANTS est passée par là) qui déferle dans ces années 70 naissantes. Gianni Garko (SARTANA en personne !), la délicieuse Agostina Belli (qui fera ensuite succomber Vittorio Gassman dans PARFUM DE FEMME de Risi) et la superbe partition du jazzman Giorgio Gaslini portée par la voix céleste d’Edda dell’Orso (complice régulière d’Ennio Morricone) font de LA NUIT DES DIABLES un incontournable du cinéma fantastique italien. A apprécier pleinement dans sa version restaurée, sur grand écran.

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